J’avais 7 ans, c’était en 2003, un soir en rentrant de l’école. Maman me dit alors « Chuuuut, il y a un petit chaton sous le canapé, ne parle pas trop fort. ». Je me souviens encore de mon coeur battant la chamade à l’idée de rencontrer cette petite boule de poils, cachée dans le salon. Tu étais si effrayée. Mais ce jour là je voulais que tu saches, que le coup de foudre avait été immédiat. Et que dorénavant, tu serais éternellement choyée, aimée et protégée. Mais tu ne pouvais pas le savoir, toi qui venais d’ailleurs. Voyant ces quatre humains géants, inconnus, qui tentaient de t’attraper de sous le canapé.
Quelques jours sont passés, tu étais cachée sur le petit pouf sous la table de salon. Et chaque jour, chaque heure, je glissais ma main sous cette table, pour te caresser la tête. Il ne se passait rien, mais je continuais, par amour. Jusqu’au jour où je t’ai senti bouger. J’ai vite ôté ma main, de peur de t’avoir dérangée. Tu t’es levée, tu es descendue de ce pouf, minuscule que tu étais, du haut de tes 3 mois. Tu es venue vers moi, et tu m’as fait de si gros câlins. Si gros, que tu m’as faite tomber par terre (j’étais également si petite). C’était un moment intensément joyeux, car enfin, tu entendais ma promesse. Enfin tu savais, que nous deux, c’était pour toujours, et que je prendrais soin de toi éternellement. Ce que je n’ai pas entendu tout de suite, c’était que toi aussi, tu me faisais cette même promesse en retour.
Nous avons grandit, toutes les deux. Les années sont passées, et je ne cessais de t’aimer plus fort chaque jour.
Nous avons toutes les deux pris notre indépendance ensemble, lorsque je suis partie de la maison familiale, tu m’as suivi, comme une évidence, puisque nous étions inséparables. Maman et papa l’ont compris, nous ne pouvions vivre loin l’une de l’autre. Nous avons donc vécu toutes les deux notre vie d’adulte, avec B., mon compagnon de vie.
C’est alors qu’a débuté une nouvelle histoire d’amour. Il t’a aimé au premier regard, et t’a accepté sans un seul temps de réflexion. Il faut dire que tout humain que tu as rencontré dans ta vie, t’a aimé au premier regard. Tu n’étais pas un chat, tu étais Tyna.
À trois nous formions une team, un peu comme les 3 mousquetaires. Et nous avons vécu tant de moments heureux.
Notre dernière maison, nous l’avons choisie tous les trois. Le jardin était ton critère. Et ce jardin, tu l’as tant aimé. Nous avons tout fait pour toi, de ta naissance, jusqu’à ton départ.
Tu as été d’un soutien sans faille, d’une tendresse infinie, toi, mon amie de toujours. Tu as cette place exclusive dans mon coeur. Cette place qui ne se définie par aucun terme que l’on utilise couramment. Car tu n’es ni ma soeur, ni ma mère, ni mon bébé (même si je ne pouvais m’empêcher de t’appeler ainsi), ni mon amie, ni mon animal. Tu étais et tu resteras Tyna. Tu as finalement eu la place que tu as su créer.
Une place unique, pour un être unique.
Tu m’as appris l’amour inconditionnel, celui qui dépasse tout. Celui qui fait vibrer chacune de tes cellules, celui qui te donne des ailes. J’ai eu si peur de te perdre.
Mais la peur n’enlève rien à ce qui doit être. Et lorsqu’il a fallut prendre la plus difficile des décisions que j’ai dû prendre de ma vie, et que tu as confirmé ce désir de partir vers de nouvelles aventures, je n’ai pas hésité bien longtemps. Nous, n’avons pas hésité bien longtemps. Dix sept longues années, dont 4 avec ce poids énorme que fut la maladie. Tu as été si courageuse. Tu as été parfaite du début à la fin. Dotée d’une force que beaucoup d’humains pourraient t’envier.
Mais je le savais, il était temps.
Lors de notre dernière journée ensemble, nous avons dansé, nous nous sommes câlinées, je t’ai brossé, massé, et tu as même eu droit à ta dernière promenade dehors. Tu l’as d’ailleurs beaucoup aimé. Cette photo ci-dessous, est un magnifique souvenir de cette paisible promenade. Tu as regardé B. faire le repas, blottie dans mes bras, et tu as aussi eu droit à la visite de papa et maman, qui t’ont câliné toute la soirée.
Papa, maman, mon frère, B. et moi, t’avons accompagné pour te montrer une dernière fois chacune des pièces de la maison où tu as vécu tes magnifiques dernières années.
Puis nous t’avons accompagnée jusqu’à la délivrance. Te laisser partir fut la pire chose que j’ai pu vivre dans ma vie. Mais on dit toujours que le véritable amour va bien au-delà de tout attachement. Que le véritable amour, c’est aussi, quand il est temps, savoir laisser l’autre vivre ses propres expériences. Même quand il s’agit de le laisser partir.
Je t’ai promis que tout irait bien, et que tu n’avais pas à t’inquiéter pour moi. Je t’ai promis que si tu partais, alors je ferais tout pour profiter de ma vie, avant de pouvoir te rejoindre. Je ne te retiendrais pas.
Il m’aura fallut peu de temps avant de sentir de nouveau ta présence. Et elle m’aide tant.
Je ne te vois plus en un petit corps à quatre pattes. Mais je te sens autour de moi, comme un délicieux parfum embaumant la pièce.
La maison est vide sans toi. Mais mon coeur est toujours aussi plein d’amour.
Tu me manques tant, je t’aimerais éternellement.
Mon bébé chat d’amour.
Ton humaine, Léa, qui t’aime.