Me vient aujourd’hui, l’envie de vous partager un texte inspiré. Un jour, alors que nous étions en voiture, j’entendais une mélodie grave, des tambours, et des cris dans mes oreilles. M’est venue cette scène. Je ne me souvenais plus l’avoir écrite. Mais je crois qu’elle pourrait vous inspirer :
Le ciel est limpide, doux, une légère brise se fait sentir, faisant onduler ma chevelure de feu. C’est dans une sournoise chorégraphie, que quelques nuages sombres apparaissent. Comme une valse effrénée, un subtil dégradé de gris s’entrelaçant. Jusqu’à former cette importante masse sombre au-dessus de ma tête. S’étendant jusqu’au plus lointain horizon.
Mon coeur se serre, un frisson me parcours. Je sens chaque poil de mon corps se dresser droit comme des soldats près à baisser les armes au premier signe de paix. Je me sens envahie de tant d’émotion. Je suis seule au milieu de ce grand champ vide. Plus une seule âme ne semble habiter ce lieu. Mais je ne crois pas si bien me tromper.
Les herbes dansent. Les fleurs ondulent. Les arbres tentant la souplesse, se tordent comme de vieilles personnes en mal de toucher le sol. Le vent souffle, laissant entendre des sifflements mélodieux presque effrayants. Les oiseaux volent en rondes, et chantent à tue-tête. Je croise le regard lointain d’un cerf en pleine course. S’arrêtant au milieu de ce champ, je me trouve alors aspirée dans ce regard puissant. Que veut-il me dire ?
C’est alors que levant la tête, il me montre la direction de ce vol puissant qui s’apprête à investir les lieux.
Le vent souffle de plus en plus fort. Je le sens me pousser, mon dos faisant bloc contre cette pression toujours plus forte. Le ciel est rougeâtre, et les nuages s’entremêlent dans un tourbillon qui ne laisse penser à la sérénité.
Je me retourne malgré tout, je suis perdue dans cette immensité, ce vacarme incessant dans ma tête. Je ne peux savoir qui du vent ou de mes pensées fait le plus de bruit. C’est frénétique, c’est intense, c’est mélodieux et inquiétant. Je ne sais ou donner de la tête. Je me bouche les oreilles, ferme les yeux. Mais que se passe-t’il ? Où suis-je ? Qui est là ? Qui me voit ? Qui m’entend ?
Le sol se met à vibrer, comme le battement sourd d’un coeur caché sous terre. Un vrombissement sourd, puis un deuxième, puis un troisième. Comme un clairon sonnant une arrivée imminente. Je sens arriver la vague. La tant attendue vague. Sera t’elle douloureuse ? Sera t’elle effrayante ?
J’aperçois au loin quelque silhouettes dans le ciel. Comme des points à peine visibles, s’approchant d’une vitesse effarante. Je plisse le regard, fronce les sourcils, tentant même de cacher mes yeux de ce soleil de feu d’un rouge ardent. Les secondes passent comme passeraient les minutes sur Mars. Dans une pulsion de vie intense, dix cris stridents, mais rauques. Dix cris venus des entrailles de la Terre, maintenant en plein vol, déterminés, en ma direction.
Voici venus, les dragons.
Léa 🍀