La journée fut longue, mes douleurs aux cervicales sont de plus en plus présentes. J’ai des difficultés à me concentrer, mais aussi à être attentive à ce qui se déroule autour de moi.
Cependant, le temps est chaleureux. L’air doux de septembre nous laisse profiter encore de sa brise d’été indien. La journée se termine, et bientôt le soir arrive.
Comme souvent à cette période de l’année, nous aimons profiter de la fraicheur de notre salon pour y passer nos nuits. La chambre étant dans les combles, il y est parfois difficile de bénéficier d’un air frais et agréable.
Ce soir là, nous décidons donc d’établir notre campement dans le salon, sur notre canapé confortable. Mais ce soir là, les douleurs étant difficiles à supporter, le moindre dérangement, la moindre respiration de mon conjoint, contribue à évaporer mon sommeil en une trainée de pensées incessantes.
Il décide alors de prendre congé, et de retourner à l’étage, dans notre chambre. Pour me permettre de me reposer.
Je me retrouve donc avec moi-même, un peu désemparée car, pas vraiment habituée à dormir seule dans le salon. Mes réflexes d’enfant refont surface, et je me sens un petit peu vulnérable. Mais, une muraille de coussins plus tard, je me sens dans mon cocon, et retrouve le confort dont j’ai besoin.
Quand tout à coup, mon radar repère un intrus dans la pièce. Un petit être se tenant droit comme un « i », à côté de ma bibliothèque, juste à l’entrée du salon. Ses bras sont longs, son teint semble grisâtre, avec des nuances de vert. Ses yeux sont grands, et son visage inexpressif. Il ne porte pas de vêtement. Il ne semble pas vouloir bouger, mais il me regarde fixement. Je ne sens pas non plus d’hostilité de sa part, je ne sens même … Rien ! Il semble dépourvu d’émotion.
Me viennent des images en trombe, des informations sur des extra-terrestres. Ma raison me rattrape et je me dis « Léa tout de même, arrête de te faire peur toute seule. Stop. ». Et pourtant, mon radar reprend le dessus, et en projection de conscience, j’allume mon téléphone, active le mode « Lampe torche », et me tourne vers pour l’observer un peu plus. Puis, comprenant que cela suscite de la crainte en moi. Je décide de le laisser tranquille, et de me laisser aller au sommeil.
C’est une nuit particulièrement étrange qui s’annonce.
Mon esprit s’envole, je pars pour de nouvelles aventures nocturnes. La nuit est parsemée de micro-réveils. Ce qui m’étonne est qu’à chaque micro-réveil, je sens la possibilité de sortir dans l’astral consciemment. Je sens un état de catalepsie très naturelle s’installer à chacun d’eux. Je décide cependant de ne rien en faire, puisque mes cervicales sont extrêmement douloureuses. La basse vibration ne fait que rarement bon ménage avec la sérénité, lorsque l’on part se promener dans l’astral.
Puis, mon esprit plonge dans un rêve. Je comprends très vite que ce voyage nocturne dans une autre dimension, va marquer un tournant.
Je suis propulsée dans une scène étrange. Allongée dans un lit d’hôpital, je dois être anesthésiée. Je n’ai absolument aucun idée de la raison pour laquelle je dois l’être. Mais cela ne me préoccupe pas, cet acte me parait d’un naturel implacable. Je décide cependant de m’injecter le produit anesthésiant moi-même. Je souhaite garder un semblant de maitrise de la situation.
Je me retrouve alors avec une seringue pleine d’un liquide rouge vif, dans la main droite. Je sais que je dois l’injecter dans mon corps, et l’endroit de l’injection me parait évident. Je plante la seringue au-dessus de mon genoux gauche, légèrement sur la cuisse. J’appuie sur la seringue, et je vois le niveau de liquide rouge s’amenuir petit à petit. Quand je m’arrête brutalement.
Est-ce que je peux avoir confiance ? Est-ce que je ne risque pas de mourir suite l’injection de ce produit ? Finalement, je me dis que j’ai déjà injecté la moitié du produit, autant aller jusqu’au bout, et nous verrons ce qui adviendra.
J’injecte donc la fin du produit, quand je ressens que quelques chose me gêne sous mon dos. C’est un coussin, type traversin. Je me demande ce qu’il fait là, mais je sens déjà le produit anesthésiant agir. Je me hâte donc de l’enlever, dans l’idée qu’il risquerait de me provoquer des douleurs dorsales si ma posture allongée durait trop longtemps.
Je suis étonnée de ressentir les mêmes sensations physiques que lors d’une anesthésie générale dans ma vie terrestre. Je sens comme une chaleur m’envahir, un court étourdissement. Et je m’endors profondément.
Je me réveille, un peu perdue.
J’observe mon environnement, peu familier.
En face de moi, un ciel étoilé, des milliers, que dis-je, des millions d’étoiles. Je sens être dans une sorte de capsule. Mais mon champ de vision est réduit. Quand tout à coup apparaissent devant moi, ce qui semblent être des écritures holographiques vertes. Et une voix de femme retentit.
J’ai l’impression que mon inconscient reconnait les paroles qui sont prononcées. Mais ma conscience elle, n’entends qu’un mélange de sons inconnus, qui ne veulent rien dire pour moi. Je comprends cependant le terme « vaisseau ». Je comprends grâce à mon inconscient, que je suis en chemin vers un vaisseau mère, et qu’ils préparent mon arrivée, pour qu’elle soit la plus agréable possible.
De nouveau je ne vois plus rien.
Puis, j’ouvre les yeux, et remarque que je suis dans un autre lieu.
En face de moi, de nouveau ce magnifique ciel étoilé. Il est encadré. Je songe donc à une fenêtre, une vitre, mais je sais qu’elle sert aussi d’écran d’affichage. Je suis dans un bureau. Il est très sombre. Je sais que la lumière est faible, pour m’éviter d’en voir trop, et de prendre peur.
Il semble que des êtres bienveillants cherchent à prendre les meilleurs soins possibles, pour que cette expérience soit la plus paisible pour moi.
Cependant la première remarque que je me fais est : « Mais ! C’est mon bureau ça ! ».
Je reconnais le lieu, je le connais, au fond de moi, je sens que je suis dans un lieu familier. Au milieu de ce bureau se trouve un bureau. Un bureau en bois, large, comme je les aime. Et dessus sont posés des tas de livres. Je remarque que les livres sont tous écrits en français. Je me dis alors que c’est bien étrange de trouver des livres en français, dans un vaisseau spatial ! Puis je comprends, qu’une nouvelle fois, ils ont pris soin de me permettre de comprendre ces livres.
Je note un mot principal : « Aragol ». Et je comprends que c’est là d’où je viens. Ma planète d’origine. Je viens d’Aragol. Je suis émue.
Mais je n’ai pas le temps d’aller plus loin dans mes recherches, que je reviens dans mon corps. Je me réveille, et ouvre les yeux. Quel voyage magique.
Je vais passer prêt de 24h entre deux mondes. J’ai de grandes difficultés à être attentive aux personnes qui m’entourent. J’ai besoin d’être seule, et je sens que des choses se trament à l’intérieur de moi.
C’est en tout cas une expérience incroyable qui reste gravée dans ma mémoire.
Léa 🍀
Image pixabay : LionFive