La Boite à Rêves

Ces derniers temps sont secouant, vous le sentez, vous le savez. Cette information vous l’avez en vous.
Et j’ai vraiment envie de vous parler de coeur à coeur.

La première chose que j’aimerais vous partager, c’est une histoire que j’ai écrite à 15 ans, lors d’une épreuve de Brevet des Collèges. Je l’ai retrouvé en triant quelques vieilles affaires. Alors je vous la partage.

On nous proposait différents thèmes, nous devions en choisir un. Je vous l’écris comme je l’ai écrite à l’époque, je souhaite ne rien changer (car oui, il y aurait à changer hihi).

Parmi les choix que l’on me proposait, j’ai décidé d’écrire à propos du thème de « La boîte à rêves » :

« La boîte à rêves est une petite boite dorée aux bordures brodées de fils d’argent aux senteurs de nougats et de tout ce que vous souhaitez qu’elle sente. Elle est emplie de douces fragrances toutes aussi parfumées et enivrantes. En l’ouvrant tout ce que vous souhaitez vous apparaitra comme réel, joie, plaisir, toutes vos émotions seront en éveil. Vous pouvez faire ce que vous souhaitez dans bien différents endroits, certains mêmes magiques. Toutes vos peines, vos malheurs disparaitront en l’espace de quelques instants de pur bonheur.
Mais cette magnifique boîte, pur puis de lumière et de bonté, ou de bienveillance, a un prix. Vous ne la trouverez que lorsqu’elle va apparaitre, pour cela il faut un esprit pur sans malveillance, il vous faut croire en cette boîte, en ce magnifique bijoux, il vous faut croire … Au rêve.

Pour utiliser cette Boîte à Rêves, il faut tout d’abord la prendre dans ses deux mains, fermer les yeux et imaginer très fort un parfum plaisant qui va vous délaisser de tout stress. Ensuite mettez votre oeil droit devant la petite serrure placée entre deux petites ailes brodées en cheveux d’Elfes. Lorsque vous voyez une douce petite lumière violette posez-la sur un endroit plat et tapotez (sans violence) 3 fois sur le couvercle en prononçant « Ma Boîte à Rêves ».
La boîte ne supporte pas les geste brusques, alors ne la secouez pas, ne la frappez pas, ou bien elle s’éteindra …
Pour ressortir de vos rêves il vous faudra juste penser à une odeur nauséabonde et vous allez vous retrouver allongé à l’endroit « pile » où vous vous trouviez au début de votre rêve.
Votre rêve peut durer une heure au maximum.
Attention, un rêve peut vous détruire moralement, le choc du bonheur, du rêve, à la réalité peut entrainer les pires pathologies morales. Cette boîte est irréparable, en la cassant vous causez la mort de toute la vie qui a éclos au fil du temps à l’intérieur. »

Je suis touchée d’être retombée sur cette histoire. À cette époque j’étais une ado triste, perdue dans le monde. Je ne me savais pas du tout aussi connectée. Mais avec du recul, et toutes les expériences vécues jusqu’à aujourd’hui. Je constate combien je pouvais être à l’écoute, quand je me le permettais.

Cette histoire est belle, et la fin est triste. Représentative de la vision que j’avais de mon environnement, de ma planète d’accueil. Je crois qu’un jour j’aimerais fabriquer cette boite à rêves.
En tout cas, vous la partager est en quelque sorte, un hommage à cette jeune fille de 15 ans que j’étais. Cette jeune fille qui vivait des choses traumatisantes. Cette jeune fille qui quelques mois auparavant, retrouvait sa voisine décédée chez elle. Qui vivait l’épreuve de l’agression sexuelle sur mineure, en silence. Ou encore des terreurs nocturnes à répétition. Mais aussi de la phobie scolaire.

La vie est jonchée d’épreuves. Ces épreuves ne nous définissent pas. Elles ne sont qu’une part de notre expérience. J’ai longtemps cru que j’étais destinée à une vie malheureuse. Je n’ai jamais pensé être punie par ou pour, quoique ce soit. J’imagine que je pensais de la vie, qu’elle était comme ça. La tristesse, la peur de la vie, de l’autre, des adultes, des hommes. Le risque de tomber malade, la souffrance au quotidien. Et la peur de se lever le matin. À cette époque, je pensais que ce que je vivais était normal. Enfin, je veux dire, que c’était acceptable. J’ai découvert avec le temps que ça ne l’était pas. Mais que ça allait me permettre de dire à d’autres personnes autour de moi, que tout cela ne doit pas forcément durer, et que l’on peut parvenir au bonheur malgré tout.

Je ne me sens pas victime. Je me sens femme de vécu. Femme forte et indépendante. J’ai longtemps douté de cette force. Mais je dois constater que mes 24 premières années m’ont donné de quoi remplir quelques valises. En fait, non, je dirais plutôt, « de quoi remplir une bibliothèque ». Car même s’il y a beaucoup de choses sur lesquelles je ne communique pas, je sais que le tabou ne doit plus exister, alors je met ces informations à disposition de qui veut les entendre, ou les lire. Car le tabou fait beaucoup trop de dégâts.
Je veux pouvoir parler librement de ce que j’ai vécu, et de ce qui nourrit encore certaines craintes, peurs, et blocages en moi.

Je trouve cette Léa de 2010 tellement touchante. J’entends sa détresse, et je la rassure avec mes pensées actuelles.

Je fais la même chose aujourd’hui en vous parlant ouvertement, ou presque, de tout cela. La souffrance n’est pas vouée à durer. Mais elle demande de la volonté pour disparaitre.

Il y a parfois des peines qui reviennent. La différence entre avant, et aujourd’hui ?
C’est qu’aujourd’hui je ne veux plus souffrir des contraintes que l’on m’impose.

Car comme le dit Dobby, dans Harry Potter : « Dobby est un elfe libre ! ».

Je vous embrasse de tout coeur.

Léa 🍀

Image Pixabay :  ID 6689062 (compte inactif).

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