Chapitre 9 : Ma guérisseuse Vs le diable

Je chemine. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais je sais que quelqu’un doit pouvoir m’aider, là, quelque part.
Ma mère me parle d’une guérisseuse qu’elle allait très souvent voir, avant de devenir maman. Il parait qu’elle exerce toujours. Peut être est-ce une bonne idée de prendre un rendez-vous avec elle ?
Je me décide et l’appelle. Le rendez-vous est prit. J’y vais la semaine prochaine.

Je me rends à mon rendez-vous, entre dans la salle d’attente … J’ai un temps de latence, lorsque je vois plus d’une dizaine de personnes assises dans la salle d’attente. Près de quatre heures passent avant que je ne puisse me diriger, enfin, vers le cabinet de soin. Il est 23h.

Cette guérisseuse me semble agréable, et d’un très haut potentiel. Ce qu’elle fait est incroyable, et les gens traversent le pays pour avoir droit à l’un de ses soins.

Plusieurs soins se succèdent. C’est un moment que je m’accorde chaque semaine. Il y a toujours beaucoup d’attente, mais ces longues heures passées assise sur cette chaise, me font l’effet d’un échappatoire. Une soirée entière, dans mon monde. Parfois j’y amène mon travail scolaire, parfois un livre. C’est toujours un moment que je m’accorde, même si celui-ci rempli des impératifs du quotidien. 

Cependant, un élément me taraude. Chaque fois que je reviens de chez cette dame, je passe une très mauvaise nuit. Chaque fois je me sens entourée d’être effrayants, dangereux. Je ne suis pas à l’aise, et je me sens obligée d’allumer des bougies blanches pour purifier la pièce et me réconforter.
Je ne comprends pas pourquoi « le mal » semble, chaque fois, attiré chez moi, alors que je vais à ce rendez-vous pour me faire du bien ?

Je décide donc d’y retourner une nouvelle fois. Je passe le portail, il fait déjà nuit, nous sommes un soir d’hiver. J’entre dans la salle d’attente et je vois avec horreur, une créature étrange. Comme un humain désarticulé, accroché au mur, juste au dessus de ma tête. Je frissonne de tout mon corps, mais j’essaie malgré tout d’en faire abstraction. Et comme si cet élément ne suffisait pas, ce soir, je suis absolument seule dans la salle d’attente.
J’entre en soin. La guérisseuse me parait étrange. Elle en vient à me parler d’une lutte qu’elle mène contre le diable. Ce dernier lui empêchant de faire le bien. Celui-ci aurait tenté de la rendre aveugle d’un oeil, mais elle a réussi à s’en libérer et l’éloigner.
Je suis tout d’abord très incertaine. Son discours très religieux m’empêche de saisir tout ce qu’elle me dit. Mais je comprends peu à peu, qu’elle ne se protège peut-être plus assez dans son travail. Et qu’elle attire des âmes très malveillantes. Je suis donc méfiante, lorsque je me remémore toutes ces impressions morbides. Et ces peurs qui ont succédé les soins précédents.
Encore un peu chamboulée par ce discours étrange que je ne saisi pas pleinement, je sors de son cabinet de soin, la tête pensive. Je sors par la cours de sa maison, car le cabinet se situe au sous-sol de son habitation. Je longe le muret qui mène au portail. Un lampadaire rural éclair de plein fouet le portail. Je vois donc de longs filets de lumière passer en dessous, sur les cotés et au-dessus de ce dernier. Je continue de marcher lorsque soudain, je m’arrête à la vue d’un phénomène plus qu’étrange !
Une ombre vient de longer le portail, d’une grande vitesse ! Une ombre a coupé de son long, les filets de lumière passant au ras du sol.
Je presse le pas, cherche à la hâte, mes clés de voiture. Mon pas décidé me mène rapidement à mon véhicule, j’y entre, et le verrouille.

J’arrive enfin chez moi, pose mes affaires, et me prépare à me coucher. Une fois dans ma chambre, une bougie blanche allumée, je téléphone à mon conjoint. Nous discutons, je lui dis que mes parents sont couchés, tout est éteint dans la maison. Je lui fais part de mes peurs, je lui dis que j’angoisse beaucoup, car, comme les fois précédentes je sens une ambiance étrange au retour du soin.
Et, alors que nous discutons, un énorme bruit me fait sursauter. Quelqu’un vient de frapper violemment, la porte de ma chambre !

Je tremble de tous mes membres, je veux vérifier que personne n’est dans la cage d’escalier, mais la peur me paralyse. Les larmes me montent aux yeux. Mon rythme cardiaque s’accélère, l’afflux sanguin me tape dans les tempes. Je m’approche doucement de la porte, le téléphone toujours à mon oreille.

Et je l’ouvre d’un coup mouvement vigoureux ! … Personne. Le noir complet, semblable au néant.

Je referme la porte. Cours et saute sur le lit. Je me décide à éteindre la bougie, de peur qu’un incendie ne se déclare pendant mon sommeil.
Je m’endors péniblement, quelqu’un est accroupi à côté de mon lit, et fixe mon visage. J’entends des pas, des bruits confus par-ci, par-là.

Je fais beaucoup de cauchemars, et me réveille éreintée. Je décide d’envoyer un sms à la guérisseuse pour lui conter ma mésaventure.

« Bonjour, je souhaite vous avertir d’un phénomène étrange vu hier soir en sortant de votre cours. En effet, une ombre noire a traversé mon champ de vision, en partant de votre poubelle, se dirigeant vers le portillon. »

Les heures passent, puis, dans l’après-midi, une réponse :

« Ça ne m’étonne pas. Une personne malveillante m’a apporté un bouquet de fleurs soumis à de la magie noire, et accompagné d’un mauvais esprit. Je l’ai jeté à la poubelle hier après-midi. »

Je suis sonnée et très inquiète. Je me demande si je dois continuer ces soins hebdomadaires auprès d’elle. J’ai l’impression de ne plus être en sécurité.

Je décide d’y retourner de nouveau la semaine suivante. La séance se déroule normalement, le retour se fait plus ou moins tranquillement. Même si le comportement de la guérisseuse est de plus en plus étrange. Celle-ci me met de nouveau en garde contre le démon. Elle me dit que je suis une âme blanche, très pure. Et que le diable souhaite faire de cette puissance un outil pour faire le mal.
Je ne suis décidément plus très à l’aise en sa compagnie. J’ai déjà entendu ce discours à propos de mon âme, mais jamais sous ce point de vue, de « proie potentielle, du démon » !

Il est très tard, je rentre chez moi. Je décide de ranger sur mon étagère de livres, le nouveau roman de Stéphane Allix « Le Test », que ma belle-soeur m’a prêté la semaine passée. Mon conjoint dort à la maison ce soir, nous partons donc nous coucher. La nuit est étrange, mais par fatigue nous nous endormons rapidement.

Il est 5h du matin lorsque tout à coup retentit un grand bruit sourd !
Nous sursautons tous les deux, je me mets à gesticuler de peur. Nous allumons la lumière.
Au sol, gît le fameux roman de Stéphane Allix, complètement écrabouillé au sol. Les pages sont écornées, la couverture est pliée. Je suis tout d’abord très en colère, car ce livre ne m’appartient pas, et le voilà dans un piteux état !  Puis la raison me revient. Ce livre était le seul de mon étagère abordant le thème de la mort et de l’après vie. Tous les autres étant des livres documentaires ou scolaires. Il y a quelque chose à comprendre de cette chute. Ce livre n’est pas tombé tout seul.

La maison que nous habitons a toujours été particulièrement effrayante dans les énergies qu’elle incarne. Mais depuis quelque temps, tout empire. Des objets tombent, des êtres malveillants me persécutent, la peur au ventre qui m’habite depuis toutes ces années, devient une réelle terreur qui me coupe le sommeil et l’appétit.

Il me semble que je ne sois pas au bout de mes surprises.

Léa,
Nouvelles Vibrations 

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